Maître de la mélodie française, organiste de renom, inspecteur de l'enseignement musical, professeur de composition, directeur du Conservatoire de Paris, critique musical et membre de l'Institut de France, Gabriel Fauré a inscrit son nom au panthéon de l'art national.

Son écriture originale et subtile, sobre et épurée, mariait merveilleusement la poésie et la musique. Le compositeur a su exprimer une tendresse et un charme inimitables (Pavane), dont on enseigne encore aujourd'hui les lignes parfaites dans les conservatoires.

Biographie : Né le 12 mai 1845 à Pamiers (Ariège), Gabriel Fauré est le sixième enfant de Toussaint-Honoré Fauré (sous-inspecteur de l'Instruction primaire) et de Marie-Antoinette-Hélène Lalène.

La famille s'installe en 1849 à Montgauzy, où le père est nommé Directeur de l'École Normale.

Le petit garçon manifeste alors de réels dons pour l'improvisation en s'exerçant sur l'harmonium de la chapelle jouxtant l'école. Il est envoyé à l'École Niedermeyer à Paris où il suit des cours d'orgue, de piano, d'harmonie, de contrepoint, de fugue, de composition et décrochera de nombreux prix et accessits au fil de ses 11 années d'études.

En 1866, il obtient un poste d'organiste à la basilique Saint-Sauveur de Rennes avant d'officier un temps à l'église Notre-Dame-de-Clignancourt de Paris. Le 16 août 1870, Gabriel Fauré s'enrôle dans le ler Régiment des Voltigeurs de la Garde Impériale et prend part aux combats de Champigny, puis plus tard à ceux du Bourget et de Créteil pendant la Guerre franco-prussienne.

En 1871, il crée aux côtés de musiciens français la Société Nationale de Musique. Il enseigne par ailleurs la composition l'été en Suisse. Il est alors titulaire à l'orgue de Saint-Sulpice et officiera bientôt à La Madeleine. L'année suivante, Saint-Saëns l'introduit dans le très sélect salon de Madame Viardot (célèbre cantatrice) où il entre en contact avec Renan, George Sand et Flaubert.

Fauré se marie en 1883 avec Marie Fremiet, fille d'un sculpteur en vogue, qui lui donne deux fils. En 1891, le compositeur découvre l'Italie, notamment Venise et Florence... Un séjour qui le marque et lui inspire plusieurs partitions.

Il est nommé en 1892 Inspecteur des Conservatoires Nationaux de Province, et obtient 4 ans plus tard le poste de professeur de composition au Conservatoire de Paris. Parmi ses élèves se trouvent les grands noms de l'avenir : Maurice Ravel, Florent Schmitt, George Enesco et Nadia Boulanger.

Malgré de premiers troubles auditifs en 1903 (qui le conduiront à la surdité), il succède bientôt à Théodore Dubois à la direction du Conservatoire. Il est distingué par la Grand-Croix de la Légion d'honneur, chose exceptionnelle pour un musicien en ce temps-là... Dans cette même période, il mène une carrière de critique musical au Figaro. 

Fauré décède le 4 novembre 1924. Il lui est rendu un vibrant hommage lors de funérailles nationales données en l'Église de la Madeleine.

Les oeuvres-clés : Quatuor à cordes, Sonate pour violon et piano n°1, Elégie, Pavane, Barcarolles, Nocturnes, Cantique de Jean Racine, Requiem, Mélodies, Pelléas et Mélisande.