Photo de famille : A Fresse-sur-Moselle, au cœur des Vosges (88).

L'enfant chéri, le drame : Gilbert est mort accidentellement, à l'âge de 9 ans, d'un ballon shooté trop fort par un camarade dans son ventre, lui si chétif, entraînant un arrêt cardiaque.

Sur sa tombe, au bas de sa photo, furent écrits ces mots de tristesse : "Du haut du ciel, ô cher enfant, veille sur ceux qui te chérissaient tant.".

Le portrait : Dans la petite salle à manger de la maison familiale, au-dessus du poêle à bois, un beau cadre fut accroché, marquant la présence éternelle de Gilbert... Puis, pour reconstruire la famille endeuillée, un autre enfant fut conçu - un enfant de remplacement -. Ce fut une fille, alors on l'appela... Gilberte. Ainsi naquit ma maman.

Un siècle plus tard : Le portrait, qui avait été remisé dans un tiroir après le décès de mon grand-père, fut retrouvé, ressorti et raccroché par mes soins pour perpétuer sa mémoire.

A partir de ce moment : Gilbert a envoyé des signes, de véritables signes, tantôt subtils, tantôt très clairs et explicites. Comme un guide, comme un ange-gardien, il a mis en place une protection sur ma vie, tout comme il avait jadis protégé son papa adoré, jusqu'à ce qu'il ne s'éteigne paisiblement...

Un livre pour raconter : Les signes que Gilbert a envoyé jusqu'à présent ont été si époustouflants, si nombreux et si pertinents, qu'aucun doute n'est possible pour moi. Alors témoigner, en les rapportant un à un avec leurs circonstances, voilà ce qui sera un jour le dernier grand projet d'écriture de mon existence. Puissent les futurs lecteurs y trouver de l'apaisement quant à leurs défunts.

"People never die,

as long somebody thinks to them..."