Paul DUKAS - Biographie courte


Dukas était un homme discret et distingué, indifférent aux honneurs, vivant la plupart du temps à l'écart du monde, plongé dans ses recherches, ses réflexions et son labeur.


paul dukas biographie

Paul Dukas naît à Paris le 1er octobre 1865, dans une famille bourgeoise. Son père, Jules, est banquier. Il lui inculquera le goût des études et la passion de la recherche historique. Sa mère, Eugénie, est une excellente pianiste et l’initie très tôt à la musique.  Paul effectue sa scolarité au Collège Turgot, puis au Lycée Charlemagne. Il entre au Conservatoire de Paris à l'âge de 14 ans, pour y étudier le piano, l'harmonie et la composition. Il a comme camarade de classe Debussy, duquel il sera proche toute sa vie.

paul dukas paris

Mais Dukas n'est pas un jeune prodige : jugé médiocre, il ne peut passer son concours de fin d'études de piano. Ses premiers pas de compositeur sont parsemés d’échecs : son Roi Lear (1882), d'après Shakespeare, est écarté par le chef d’orchestre Pasdeloup.  Une autre Ouverture est également refusée au Conservatoire de Genève. Finalement, Dukas détruit ses manuscrits de jeunesse.

paul dukas photo

Au sortir de ses études musicales, il se présente au concours de l’École française de Rome. Après bien des déboires pour franchir le stade des barrages, il n'y obtint finalement qu'un Second Grand Prix, insuffisant pour un séjour à la Villa Médicis...


Dépité, il abandonne et va se changer les idées en effectuant son service militaire dans le 74ème Régiment de Ligne, dont il sort avec le grade de Caporal.

Dukas commence à écrire des articles pour la Revue Hebdomadaire et la Gazette des Beaux-Arts. Il se fait rapidement un nom au sein de la presse parisienne. On apprécie sa culture, son impartialité, son humanisme et ses jugements esthétiques très sûrs.

 

En 1897, sa Symphonie en ut Majeur est représentée aux Concerts de l’Opéra. Quelques mois plus tard, Dukas dirige lui-même à la Société Nationale son scherzo symphonique L'Apprenti sorcier, d'après une ballade de Goethe. Le succès est éclatant, et le compositeur est classé dès le lendemain parmi les chefs de file de sa génération ! Il est fait Chevalier de la Légion d’honneur en 1906.


L'année suivante, il présente à l’Opéra-Comique son conte lyrique Ariane et Barbe-Bleue, sur un livret de Maurice Maeterlinck. Malgré les attaques des anti-debussytes au soir de la première, l'ouvrage fera date dans la musique française.

 

Dukas est installé depuis 1910 au poste de professeur d’orchestration au Conservatoire de Paris. Mais il démissionne dès 1913. Car au grand étonnement du monde musical, il a décidé de se retirer et de demeurer silencieux. Pendant plus de vingt années, il ne révélera plus aucune des partitions qu'il écrira, et les brûlera avant sa mort...

 

Il ne réapparaîtra qu'en 1924, lorsqu'il sera nommé Inspecteur de l'Enseignement Musical pour les Conservatoires de Province, et en 1927, pour un retour au Conservatoire de Paris où quelques privilégiés (Messiaen, Alain, Duruflé) bénéficieront de ses cours de composition.

 

Un an avant sa mort, cédant à de pressantes sollicitations amicales, il pose sa candidature à l'Académie des Beaux-Arts et y est élu à une forte majorité. Il est décédé à Paris le 17 mai 1935.