L'Apprenti sorcier - Paul DUKASCycle 3


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Créé à Paris le 18 mai 1897, lors d'un concert de la Société Nationale sous la direction de Paul Dukas lui-même, L'Apprenti Sorcier révéla au monde de la musique classique - presque du jour au lendemain - l'extraordinaire génie d'un compositeur âgé de 32 ans.

 

Inspiré d'une ballade de Goethe (Der Zauberlehring - 1797), ce poème symphonique est un modèle d'efficacité descriptive.

 

Walt Disney avait, dès 1937, pris la mesure de ce remarquable chef-d’œuvre, lors de la genèse de son dessin animé Fantasia (1940), dans lequel l'incarnation de l'apprenti sorcier par Mickey Mouse allait ravir des générations d'enfants.

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L'histoire : Un jeune apprenti sorcier parvient, par une formule magique, à donner vie à un balai auquel il confie la tâche d'aller remplir une bassine d'eau... Celui-ci s'exécute, mais renouvelle l'opération sans plus s'arrêter, déclenchant alors une terrible inondation !!

Pris de panique, l'apprenti le brise en mille morceaux, ce qui démultiplie l'ampleur du désastre... Seule l'intervention du maître parviendra à tout faire rentrer dans l'ordre.

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Analyse des instruments : Un thème aux bassons décrit la marche gaie et goguenarde du balai, heureux d'aller remplir les seaux. L'apprenti-magicien, très satisfait de voir le travail se faire à sa place, est symbolisé par les notes scintillantes du glockenspiel.

 

Mais on ne tarde pas à entendre aux violons le motif des sortilèges, suivi d'une montée progressive des eaux, par vagues montantes des cordes, finissant par provoquer l'affolement de tout l'orchestre !

Qui était Paul DUKAS ?


paul dukas biographie

Paul Dukas naît à Paris le 1er octobre 1865, dans une famille bourgeoise. Son père, Jules, est banquier. Il lui inculquera le goût des études et la passion de la recherche historique. Sa mère, Eugénie, est une excellente pianiste et l’initie très tôt à la musique.  Paul effectue sa scolarité au Collège Turgot, puis au Lycée Charlemagne. Il entre au Conservatoire de Paris à l'âge de 14 ans, pour y étudier le piano, l'harmonie et la composition. Il a comme camarade de classe Debussy, duquel il sera proche toute sa vie.

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Mais Dukas n'est pas un jeune prodige : jugé médiocre, il ne peut passer son concours de fin d'études de piano. Ses premiers pas de compositeur sont parsemés d’échecs : son Roi Lear (1882), d'après Shakespeare, est écarté par le chef d’orchestre Pasdeloup.  Une autre Ouverture est également refusée au Conservatoire de Genève. Finalement, Dukas détruit ses manuscrits de jeunesse.

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Au sortir de ses études musicales, il se présente au concours de l’École française de Rome. Après bien des déboires pour franchir le stade des barrages, il n'y obtint finalement qu'un Second Grand Prix, insuffisant pour un séjour à la Villa Médicis...


Dépité, il abandonne et va se changer les idées en effectuant son service militaire dans le 74ème Régiment de Ligne, dont il sort avec le grade de Caporal.

Dukas commence à écrire des articles pour la Revue Hebdomadaire et la Gazette des Beaux-Arts. Il se fait rapidement un nom au sein de la presse parisienne. On apprécie sa culture, son impartialité, son humanisme et ses jugements esthétiques très sûrs.

 

En 1897, sa Symphonie en ut Majeur est représentée aux Concerts de l’Opéra. Quelques mois plus tard, Dukas dirige lui-même à la Société Nationale son scherzo symphonique L'Apprenti sorcier, d'après une ballade de Goethe. Le succès est éclatant, et le compositeur est classé dès le lendemain parmi les chefs de file de sa génération ! Il est fait Chevalier de la Légion d’honneur en 1906.


L'année suivante, il présente à l’Opéra-Comique son conte lyrique Ariane et Barbe-Bleue, sur un livret de Maurice Maeterlinck. Malgré les attaques des anti-debussytes au soir de la première, l'ouvrage fera date dans la musique française.

 

Dukas est installé depuis 1910 au poste de professeur d’orchestration au Conservatoire de Paris. Mais il démissionne dès 1913. Car au grand étonnement du monde musical, il a décidé de se retirer et de demeurer silencieux. Pendant plus de vingt années, il ne révélera plus aucune des partitions qu'il écrira, et les brûlera avant sa mort...

 

Il ne réapparaîtra qu'en 1924, lorsqu'il sera nommé Inspecteur de l'Enseignement Musical pour les Conservatoires de Province, et en 1927, pour un retour au Conservatoire de Paris où quelques privilégiés (Messiaen, Alain, Duruflé) bénéficieront de ses cours de composition.

 

Un an avant sa mort, cédant à de pressantes sollicitations amicales, il pose sa candidature à l'Académie des Beaux-Arts et y est élu à une forte majorité. Il est décédé à Paris le 17 mai 1935.