Séquence : MUSIQUE et MÉTISSAGES

séquence musique et métissage
Le projet Playing for Change réalise des chansons métissées avec des musiciens des quatre coins du monde.

Définition : Étymologiquement, le terme métisser vient du Latin miscere, qui veut dire : mêler, mélanger.

Anthropologiquement, une personne est "métisse" lorsqu'elle est née de parents d'origines différentes.

Culturellement, on parle de métissage lorsque deux cultures (ou davantage) se mélangent, que ce soit pour la création d'une œuvre précise, ou tout simplement dans la vie sociale.

 

Introduction au cours : Pour ce qui est de la musique, expression humaine essentielle, on constate autant de métissages que de brassages de populations issues d'origines différentes. Dans cette séquence, nous allons donc étudier, à l'échelle de plusieurs continents, comment des œuvres musicales se sont retrouvées au carrefour des cultures...

I Got Rhythm, G. Gershwin

Nous commençons par l’inénarrable George Gershwin, ce compositeur américain qui vint bousculer le classique dans les années 1920, en le métissant avec du jazz, comme par exemple dans sa Rhapsody in Blue, qualifiée de jazz symphonique. Ici, on le voit au piano dans sa casquette de créateur de chansons, avec I Got Rhythm (1930), qui fut intégrée à sa comédie musicale Girl Crazy.

Across the Universe, The Beatles

En 1968, le célèbre groupe pop anglais The Beatles effectue un séjour de plusieurs mois en Inde, à Rishikesh. Cette ville, située au pied de l'Himalaya, traversée par le Gange, est devenue aujourd'hui la capitale mondiale du yoga. Les Beatles s'y ressourcent et suivent des cours de méditation. George Harrison y apprend même à jouer du sitar auprès du grand maître indien Ravi Shankar.

Across the Universe, écrite par John Lennon après des expériences de méditation transcendantale, se métisse avec la culture indienne, par l'inclusion d'un mantra sanskrit (Jai Guru Deva Om). La chanson fut diffusée dans l'Espace par la NASA le 4 février 2008, en direction de l'Étoile polaire.

Come as You Are, Nirvana (Song Around The World)

Voici un parfait exemple d'éducation musicale universelle, avec le programme Playing for Change, qui propose le titre initialement grunge Come as You Are (1992) de Nirvana, dans une version métissant de nombreux pays : Maroc, Australie, Brésil, Argentine, États-Unis, Mali, Népal, Hongrie, Chine, France... Ne reste plus qu'à identifier les instruments qui se succèdent à l'écran !

Que je t'aime, J. Hallyday

Lors des mémorables concerts de Johnny Hallyday au Stade de France en 1998, on se souvient de ce mélange entre chansons rock, chœurs et symphonique. Pour décupler la puissance émotionnelle de Que je t'aime, l'arrangeur et orchestrateur Yvan Cassar va encore plus loin, en proposant un métissage avec les tambours japonais, dans une étonnante introduction...

Dancing in Cuba, Havana Street Salsa Band

séquence musique et métissages cuba

Construite sur un métissage de musiques cubaines (son), portoricaines (plena et jibaro), colombiennes (cumbia) et dominicaines (merengue), la salsa est apparue à la fin des années 1960 dans le quartier hispanophone de New York. Cette musique était pour les immigrants leur seul lien d'attache avec leur pays d'origine. Le nom commercial de salsa ("sauce piquante") fut trouvé pour éditer et diffuser cet ensemble hétéroclite de sources musicales.

Amazonas, H. Villa-Lobos

Heitor Villa-Lobos compose en 1917 son étonnant poème symphonique Amazonas. Avec les moyens sonores de la musique classique occidentale, il y décrit la beauté des forêts amazoniennes. Les sonorités orchestrales sont adaptées à la nature locale et le musicien y incorpore des mélodies indigènes. Une musique qui « avance en se traînant péniblement, cassant des branches et mettant à bas des arbres, des tonalités et des traités de composition...» (Mario de Andrade, musicologue).

Appalachian Spring, A. Copland

Appalachian Spring (1943) fut composé par Aaron Copland, considéré comme le père de la musique américaine, tant il a su métisser le folklore, le jazz et la culture de son pays, avec la tradition classique européenne. L'argument : Une fête de printemps se déroule autour d’une ferme bâtie dans les collines de Pennsylvanie. Les futurs mariés dansent en manifestant la joie, mais aussi l’appréhension que suscite leur nouvelle vie. Un vieux voisin rappelle les leçons de l’expérience, puis un prêtre et ses adeptes évoquent les aléas de la destinée humaine. À la fin, le couple est laissé seul, serein, dans sa nouvelle existence.

CAHIERS des ÉLÈVES

Une collection complète, de l'école au collège, pour lier plaisir et culture musicale...