Séquence : MUSIQUE BRÉSILIENNE


La culture brésilienne s'est construite au carrefour de trois héritages : le premier issu de la terre originelle du Brésil, le second venu d'Afrique, et le troisième en provenance de l'Europe à travers les colons portugais.

séquence musique brésilienne batucada

1. LA BATUCADA (« battement ») est une musique percussive du Brésil, qui s'est intégrée aux écoles de samba.

 

Elle est constituée d'un ensemble de percussions, dont les membres sont appelés ritmistas, ce qui les distingue des passistas qui sont eux les danseurs de l'école. Particulièrement sonores, certains des instruments de la batucada sont employés pour reproduire les sons de la forêt et de la nature dont celle-ci se veut proche. 

Les origines de la batucada renvoient à la condition ancienne des esclaves, qui cherchaient à retrouver par ces rythmes endiablés un état de transe leur permettant d’entrer en relation avec les esprits pour se libérer de l’oppression du Christianisme. 

 

Quelques instruments de la batucada : 

Le cuica, petit tambour à friction est joué par un procédé de frottement de sa tige interne en bambou avec un chiffon mouillé. Il émet alors un crissement à l’imitation du cri du singe. 

Le ganza est l’équivalent métallique des maracas et contient des billes de plomb. 

Le rocar est constitué de plusieurs rangées de cymbalettes disposées sur un cadre rectangulaire. 

Les cloches doubles agogo sont en fer forgé, ce qui les rend très sonores. 

Le pandeiro est garni d’une couronne de cymbalettes qui accentue son jeu énergique. 

Le guiro est constitué d’une calebasse, longue et striée sur une face, que l’on racle avec un bâtonnet.

L’apito est un sifflet brésilien à deux ou trois tons, jouant un rôle de stimulant pour les danseurs et les musiciens qui animent des heures durant les défilés festifs et les carnavals. 

séquence musique brésilienne samba

2. LA SAMBA est issue d'un mélange entre les traditions des Noirs-africains mis en esclavage dans les plantations, les musiques indigènes et celles des colons européens.

 

Frappé d'interdiction à ses débuts car jugé trop obscène et brutal, le genre devint la musique du Carnaval de Rio de Janeiro vers 1930, porté par l'enseignement sérieux des écoles de samba et par l'imagination créative des groupes de défilé.

 

L'origine du mot samba proviendrait du terme « semba », qui désigne le nombril, dans la langue bantoue d'Angola. Il serait à rapprocher de l'umbigada, une invitation à la danse qui consistait jadis à se frotter nombril contre nombril, dans l'esprit d'une symbolique de fertilité.

Les bases de la samba furent peu à peu posées au début du XXe siècle : une musique binaire et syncopée, accompagnée d'instruments rythmiques, de guitare et de cavaquinho.

musique brésilienne bossa nova

Parmi les images qui donnent au Brésil son immense pouvoir de séduction figure la BOSSA NOVA, dont les chansons incarnent cette idée de bonheur et de sensualité qui sied si bien au pays.

 

Ce style musical semble avoir ralenti les rythmes endiablés de la samba, pour mieux les envelopper d'une sensualité qui trouva sa pleine mesure avec l'apport des musiciens de jazz cool.

C'est dans les quartiers d'Ipanema et de Copacabana, à Rio de Janeiro, que se fait entendre à la fin des années 1950 cette nouvelle musique qu'on nommera bossa nova (« nouvelle vague »). João Gilberto en est un inspirateur. 

 

Le Brésil connaît à ce moment une période euphorisante de développement économique et de liberté démocratique. On s'intéresse aux arts, et on se laisse enivrer par la liesse autour du football.

L'ambiance est donc à la vie facile, à la poésie, et à un discours qui exalte l'amour, les femmes, la mer, la jouissance... On se laisse bercer par ces chansons envoûtantes, flottantes et délicieusement charnelles. Le monde va découvrir la bossa nova en 1963 grâce au succès planétaire du titre « The Girl from Ipanema », signé du maître Antônio Carlos Jobim. Elle se placera comme la deuxième chanson la plus exécutée au monde, après le « Yesterday » des Beatles.

 

Caractéristiques musicales : Au règne populaire de la samba, musique binaire aux rythmes répétitifs, la bossa nova opposa une alternative plus sophistiquée, reposant sur un équilibre réussi entre mélodie, harmonie, et une assise rythmique lente et syncopée. Elle puisa dans des accompagnements de guitare ou de piano, pour dérouler un tapis de douceur à une voix suave et apaisée.