François COUPERIN : L'Anguille, pièce pour clavecin
Voici une oeuvre du jour qui ne manque pas d'originalité, puisqu'il s'agit de l'évocation en musique de ce poisson migrateur, filant à travers les eaux douces... Une partition qui a aujourd'hui 300 ans, et qui date de la grande époque Versaillaise.
Circonstances de création :
Pour le compositeur François Couperin, l'existence toute entière s'écoula entre Paris et la cour de Versailles. On estime qu'il composa ses premières oeuvres pour clavecin lorsque le Roi lui confia l'apprentissage de la musique pour ses enfants au début des années 1690.
Ses quelques 240 pièces sont regroupées dans quatre Livres parus en 1713, 1717, 1722 et 1730.
Si à ses débuts il emprunta aux formes académiques de la suite instrumentale (allemande, courante, sarabande, menuet), il préféra par la suite entrer dans l'univers tantôt espiègle, pittoresque ou psychologique de la pièce de caractère.
Ce choix lui permit de transcrire pour son clavier les observations qu'il faisait de ses promenades citadines dans le Marais, des personnages rencontrés à la cour versaillaise ou encore de ses parties de campagne aux alentours de sa maison de Saint-Germain-en-Laye.
Paru en 1730, le Quatrième Livre de pièces de clavecin comprend 27 suites, dont quelques pièces facétieuses comme celle de L'Anguille. Avec son indication de jeu - Légèrement - et ses charmants ornements, cette partition propose une description musicale d'une anguille filant dans la rivière, glissant et ondulant au gré des tremblements de l'onde.