Un SURVIVANT de VARSOVIE - 3ème

Professeur à l'Académie de Berlin en 1933, au moment de la montée du nazisme et des lois antisémites, Schoenberg fut contraint d'émigrer aux États-Unis. Hommage aux victimes du régime hitlérien, l'oratorio Un Survivant de Varsovie raconte l'histoire d'un rescapé du ghetto.

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Partition composée en une dizaine de jours, en août 1947, Un Survivant de Varsovie est écrite pour la formation : récitant, chœur d'hommes et orchestre.

Les procédés d'écriture utilisés sont le Sprechgesang (la voix entre parlé et chanté), le style Expressionniste et le langage du dodécaphonisme (les 12 sons de la gamme chromatique sont égaux).

 

Analyse musicale : Trois langues sont utilisées dans cette oeuvre. L'anglais pour la narration générale de l'histoire, l'allemand qui retranscrit la voix des soldats nazis, et l'hébreu pour la partie chantée, notamment lors de la prière finale. Les instruments sont utilisés de façon stridente et agressive, dans des registres extrêmes, afin de symboliser l'angoisse et l'effroi des prisonniers.

La durée d'Un Survivant de Varsovie est de 7 minutes, avec un tempo exploitant des phénomènes d'accélération et des changements brutaux. L'oppression est poussée à son maximum.

Qui était Arnold SCHOENBERG ?

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Arnold Schoenberg naît le 13 septembre 1874 à Vienne. Il fait ses études à la RealSchule, et apprend à jouer du violon et du violoncelle. À l'âge de 16 ans, suite au décès de son père, il gagne sa vie en tant qu'employé de banque, puis réalise des arrangements de chansons populaires et des orchestrations d'opérettes.  

Jusqu'ici autodidacte, il rencontre Alexander von Zemlinsky qui lui donne des leçons de composition, et dont il épousera la sœur, Mathilde.

 

Admirateur de Wagner, Brahms et Richard Strauss, Schoenberg écrit en 1899 dans un style post-romantique sa première œuvre majeure : La Nuit transfigurée pour sextuor à cordes. En 1900, il est engagé comme chef de chœur à la tête de plusieurs groupes viennois. Fort de cette expérience, il entame la composition de ses Gurre-Lieder, monumentale cantate profane nécessitant un papier à musique spécial à 48 portées !

 

Le compositeur s'installe à Berlin en 1901, crée un cabaret artistique et prend un poste de professeur au Conservatoire. Dans les années qui suivent, Schoenberg prend une orientation artistique qui provoque consternation et rejet de la part de la critique et du public : il abolit la tonalité, entre dans l'Expressionnisme musical et se livre à des expériences sonores à chaque nouvel opus...

Plus loin encore, il élabore le mode de déclamation du « Sprechgesang » dans un cycle de 21 mélodies intitulé Pierrot lunaire (1912).

Durant la Première Guerre mondiale, le compositeur se porte volontaire et sert en patriote autrichien sur les lignes arrières. À son retour, il crée à Vienne le Verein für Musikalische Privataufführungen (Société pour les exécutions musicales privées), dont les critiques sont exclus.

 

Avec ses disciples Alban Berg et Anton Webern, il fonde l'École de Vienne et développe à partir de 1923 la théorie du dodécaphonisme : les 12 sons qui constituent le système musical occidental n'ont plus de fonction ou de hiérarchie. Ils se succèdent selon une série prédéterminée. 

En 1925, il est nommé professeur à l'Académie prussienne des arts de Berlin, mais sera congédié par le régime nazi pour ses origines juives.

Il s'exile aux États-Unis en 1933. Là, il enseignera au Conservatoire de Boston, à l'Université de Californie du Sud, à l'Université de Californie à Los Angeles, et obtiendra la naturalisation américaine. Mais sa retraite ne se montant qu'à 38 dollars par mois, il demandera une bourse à la riche Fondation Guggenheim, qui lui refusera... Seuls ses droits d'auteur lui permettront de tenir jusqu'à sa mort, survenant le 13 juillet 1951.

CAHIERS des ÉLÈVES

Une collection complète, de l'école au collège, pour lier plaisir et culture musicale...