Séquence : MUSIQUE et BRUIT
Lorsqu'un animateur de spectacle dit au public "Faites du bruit !", est-ce à dire que des applaudissements enjoués ne suffiraient pas ?
Faut-il exiger un chaos sonore pour accueillir une vedette ? Est-il humainement désirable d'hurler ou de taper des pieds, façon Homme de Cro-Magnon, pour affirmer son côté festif et stylé XXIème siècle ? (Hum...)
Il en va de même pour la musique - cet art des sons harmonieux et séduisants à l'oreille - lorsqu'elle est confrontée à son opposé, presque son ennemi : le bruit.
Dans cette séquence, nous allons nous interroger sur ce que les éléments sonores bruts et autres bruitages pourraient apporter à une oeuvre musicale. Nous verrons s'il y a des exemples en ce sens dans les annales de la musique.
Parade (1917) de Erik SATIE
« En 1917, le soir de la première de Parade, Diaghilev écoutait, livide, la salle furieuse. Il avait peur. Il y avait de quoi. Picasso, Satie et moi ne pouvions rejoindre les coulisses. La foule nous reconnaissait, nous menaçait. Sans Apollinaire, son uniforme, et le bandage qui entourait sa tête, des femmes, armées d'épingles, nous eussent crevé les yeux. » Jean Cocteau
Ballet réaliste en un tableau, Parade a été imaginé à partir d'une inspiration de Cocteau. Le rideau, les costumes et les décors étaient signés Picasso, le programme rédigé par Apollinaire et la chorégraphie construite par Leonide Massine.
Il fut créé le 18 mai 1917 au Théâtre du Châtelet, dans l'interprétation dansée des Ballets Russes de Diaghilev, avec Ernest Ansermet au pupitre. Le scandale qui accompagna cette séquence rendit Satie aussitôt célèbre ! Oeuvre de rupture avec les conventions musicales classiques, Parade s'appuie sur son argument (autour d'un théâtre forain : prestidigitateur, acteurs et acrobates essaient d'attirer le public) pour ajouter à son orchestration une ribambelle de sonorités insolites : sirènes, révolver, machine à écrire, roue de loterie, claquoir, tam-tam, bouteillophone, tuyaux sonores.
Le Trouvère (1853) de Giuseppe VERDI
Donné au Teatro Apollo de Rome le 19 janvier 1853, cet opéra en quatre actes de Verdi est intitulé Il trovatore (terme désignant un compositeur et poète à l'époque médiévale). L'histoire se déroule donc dans l'Espagne du Moyen Âge, et tourne autour du thème dramatique de la vengeance.
Verdi surprend par son réalisme sonore en choisissant de faire entendre le bruit de deux enclumes, intégrées à la musique d'orchestre, dans le brillant « Chœur des forgerons ». On peut aussi noter que Richard Wagner fera jouer de 18 enclumes dans l'opéra L'Or du Rhin (1869), pour figurer les travaux dans une mine.
Le Choeur des Forgerons, une séquence qui intègre l'utilisation musicale de l'enclume.
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